Coronavirus : oui, certains masques sont dotés d’une puce RFID (mais ce n’est pas pour nous pister)
Essentiellement à destination des entreprises qui les fournissent à leurs salariés, certains modèles en tissus sont équipés de puces RFID, qui comptent le nombre de lavages pour respecter les normes fixées par l’Afnor. Mais cette puce n’est pas « cachée », et ces modèles sont loin de ceux vendus au grand public.
C’est un auditeur de France Inter qui a interrogé le directeur général de la Santé à ce propos, vendredi matin sur France Inter. « Trouvez-vous normal que certains fabricants proposent des masques avec des puces RFID incorporées ? J’ai regardé sur internet le nombre de fabricants avec puce, c’est impressionnant. Il y a même des vidéos qui circulent, des gens qui décortiquent leurs masques. Quel est l’intérêt de ces puces ? », s’interrogeait Joël. Sans doute Jérôme Salomon a-t-il été pris au dépourvu : « Je peux vous dire que les masques français en tissus sont excellents, j’en porte tous les jours et ils ont un impact bien meilleur sur notre environnement, on peut les laver, les réutiliser. Ils sont fabriqués en France, à proximité de chez vous et n’ont pas de puce intégrée, je peux vous le garantir. »
Et s’il s’est voulu rassurant, le DGS a pourtant donné une réponse incomplète : en réalité, il existe bien des modèles en tissus dotés d’une puce RFID (radio-identification) mais ils ne sont pas majoritaires sur le marché. Surtout, il n’y a pas matière à s’inquiéter. La technologie RFID, si elle est souvent associé dans l’imaginaire collectif au « pistage » des citoyens, a aussi de nombreuses autres applications : c’est le cas ici.
Essentiellement à destination des entreprises et sans traçage
En effet, cette puce n’a aucun objectif de traçage de ceux qui les portent : il s’agit de contrôler le nombre de lavages admis par ces dispositifs de protection, sans dépasser la limite pour lesquels ils sont certifiés, comme l’explique à France Inter l’entreprise française UBI Solutions, l’une de celles qui développe ce type de masques et qui est déjà spécialisée dans la traçabilité du linge hospitalier.
Ces masques sont donc dotés d’une « radio-étiquette » et restent aujourd’hui essentiellement à destination d’entreprises qui les fournissent à leurs employés et préfèrent – face aux masques jetables – opter pour des modèles en tissus, réutilisables entre 30 et 60 fois. « Connected Mask [le nom du modèle de UBI Solutions, NDLR] est équipé d’une puce RFID intégrée avec Flashcode permettant à l’utilisateur de contrôler le nombre de lavage avec une application smartphone. »
Cela permet notamment aux employés de savoir quand le masque doit passer en machine et quand il n’est plus utilisable et aux entreprises qui gèrent le lavage de façon groupée en laverie industrielle de respecter les normes en vigueur fixées par l’Agence française de normalisation (Afnor).
Source : Article France Inter de Xavier DEMAGNY du 14.08.2020